Prévenons la pollution marine
La pollution tue un nombre incroyable d’espèces marines, touchant plus durement les eaux côtières, les zones les plus riches en biodiversité et les ressources marines sur lesquelles nous dépendons le plus. Au moins 80 % des déchets proviennent de la terre, par les réseaux de ruisseaux, rivières, terres humides et lacs. Presque toutes les activités humaines — passant de nos modes de transport à nos méthodes de cultures — contribuent au problème :
- Des polluants industriels sont rejetés dans nos eaux et dégagés dans l’air. Ce sont des métaux lourds comme le mercure, le plomb et d’autres produits chimiques toxiques. Une fois dans l’air, ils peuvent parcourir des milliers de kilomètres avant d’être déposés quelque part. Ces contaminants y demeurent pendant des années, et s’accumulent dans le corps des espèces sauvages et des êtres humains. Il s peuvent causer le cancer, des dommages au foie, des problèmes de reproduction et des malformations congénitales.
- Les déchets domestiques dangereux, comme les peintures, les diluants, les pesticides, les désinfectants, les nettoyeurs à base d’agents de blanchiment ou d’ammoniaque et les produits chimiques corrosifs contenus dans les produits à nettoyer les fours et les tuyaux d’évacuation se retrouvent dans les décharges et les égouts pluviaux, s’infiltrant dans l’eau de surface puis dans les lacs, rivières et océans.
- Les égouts municipaux, contenant des déjections humaines, de l’eau de ruissellement et des polluants toxiques, s’écoulent dans l’eau à raison de milliards de litres par jour — dont environ 20 % ne sont pas traités.
- Le ruissellement agricole, contenant des pesticides, des fertilisants et du fumier, s’infiltre dans les ruisseaux et se déverse dans la mer. Les phosphates et les nitrates, contenus dans les fertilisants et le fumier, agissent à titre de nutriments, accélérant le vieillissement des plans d’eau. Le fumier peut répandre des bactéries qui menacent les plages et les crustacés.
- Les marées noires ravagent les milieux marins. Les accidents spectaculaires des pétroliers rejettent des millions de litres de pétrole brut dans les océans. Pourtant, cette source ne représente que 5 % des 2,3 millions de tonnes de produits pétroliers qui entrent dans la mer, en majorité de petites exploitations de navires, de plates-formes de forage pétrolier en mer et de raffineries. Le pétrole tue des milliers de canards de mer et beaucoup d’autres espèces marines à cause de la suffocation ou de l’empoisonnement. En outre, 300 millions de litres d’huile, s’écoulant en grande partie des automobiles, sont déversés dans les égouts pluviaux chaque année.
- La contamination radioactive, provenant des déchets nucléaires jetés dans l’océan, peut se retrouver dans le réseau trophique marin.
- Les débris marins — cordages, canettes, mégots, boîtes pour restauration-minute et une panoplie sans fin de débris jetés à la mer — s’accumulent dans nos mers et sur nos plages. La majorité de ces débris étant non biodégradables, ils restent dans l’environnement marin pendant des années, transportés par les marées et les courants sur des rivages lointains comme des champs de mines flottants. Les tortues luths et les dauphins méprennent les sacs de plastique et les ballons pour des méduses, puis meurent de faim lorsque ces matériaux obstruent leurs intestins. D’innombrables phoques, baleines et oiseaux se blessent ou meurent chaque année parce qu’ils s’enchevêtrent dans le matériel de pêche, les porte-canettes de plastique et autres déchets flottants. Les filets perdus tuent d’innocentes bêtes marines et réduisent les captures des pêcheurs.
Les débris marins font également du tort aux gens de mer en s’emmêlant autour des hélices des bateaux, en obstruant les systèmes de pompage et en causant des accidents.
Projets de prévention de la pollution
Évaluez les gâchis
- Apprenez comment votre collectivité contribue à la pollution des océans. Visitez des lieux comme les centrales électriques, les décharges, les incinérateurs, les industries et les exploitations agricoles. Recherchez des signes comme les taches d’huile sur les routes, des ordures, des nappes de rejets provenant des industries et l’érosion du rivage.
- Vérifiez la qualité de l’eau en analysant les niveaux de pH (acidité ou alcalinité), les nutriments (azote ou phosphore), la turbidité (absence de transparence de l’eau) et la présence de macro – invertébrés utiles (insectes aquatiques, escargots, vers et écrevisses). Les trousses d’analyse de la qualité de l’eau se vendent dans les magasins de fournitures scientifiques.
Découvrez les mesures qui sont prises
- Renseignez - vous si votre collectivité réduit les sources de pollution d’origine terrestre. Par exemple, y a-t-il des installations efficaces de traitement des eaux usées ? Rédigez un questionnaire, demandant aux gens ce qui est, selon eux, le plus grave problème d’élimination des déchets, s’ils font du recyclage, du compostage, réutilisent les sacs de magasinage et apportent les déchets domestiques dangereux aux lieux désignés.
Enrayez les déchets solides à la source
- « Étouffez dans l’œuf » les débris marins : Réduisez les déchets en refusant d’acheter des produits aux emballages excessifs, en achetant des aliments en vrac et en boycottant les produits jetables. Apportez votre déjeuner dans des contenants réutilisables.
- Organisez un programme de recyclage à l’école en installant des poubelles distinctes pour le papier, l’aluminium, le plastique et le verre.
- Menez une campagne contre le lancement de ballons gonflés d’hélium dans l’environnement.
- Amorcez un projet de prévention de la pollution « déchets à bon port », priant les pêcheurs et les marins à rapporter leurs déchets et encourageant les ports et les marinas à aménager des installations pour les déchets. Renseignez - vous sur ce que les paquebots de croisières font de leurs déchets en mer.
Freinez la marée de pollution d’origine terrestre
- Rappelez aux gens de votre localité que les déchets dangereux ne devraient jamais être déversés dans les égouts pluviaux. Dessinez des baleines ou écrivez des slogans comme « Sauve-gardez nos mers — déchets toxiques interdits » en bordure des routes. (Obtenez d’abord la permission de votre municipalité.)
- Disposez de vos déchets toxiques, comme l’huile à moteur, les diluants à peinture et les herbicides, aux endroits désignés — jamais dans les égouts. Organisez une collecte de déchets dangereux dans votre localité.
- Éliminez les pesticides de votre cour d’école et créez des habitats fauniques pour les batraciens, les bestioles et les oiseaux qui contrôlent naturellement les insectes nuisibles.
- Utilisez des détersifs sans phosphate. Éliminez les engrais de jardin afin de réduire la quantité de phosphore et d’azote qui s’infiltre dans les plans d’eau. Ces nutriments contribuent à la prolifération des algues, privant les espèces aquatiques d’oxygène.
- Si votre collectivité n’a pas d’installation de traitement des eaux usées, sensibilisez le public au besoin de ce genre d’installation et incitez votre municipalité à agir.