Paysage
Fédération canadienne de la fauneEnvironnement et Changement climatique Canada
English

Description

Dessous du pied du caribou
Figure 1 : Dessous du pied du caribou

Le caribou (Rangifer tarandus) est un membre de taille moyenne de la famille des cervidés, qui comprend quatre autres espèces de cerfs indigènes du Canada : l’orignal, le wapiti, le cerf de Virginie et le cerf mulet. Toutes ces espèces sont des mammifères ongulés (animaux à onglons), ruminants. Le caribou est toutefois la seule espèce dont les mâles et les femelles portent des bois. Il ressemble aux rennes tant sauvages que domestiqués de l’Eurasie et appartient à la même espèce.

Le caribou est bien adapté à son milieu. Son corps court et trapu conserve la chaleur, ses longues pattes lui permettent de se déplacer dans la neige, et son pelage d’hiver long et épais constitue un isolant efficace, même durant les périodes de basse température et de vent violent. Son museau et sa queue sont courts et bien pourvus de poils.

Ses grands onglons concaves dévient largement vers l’extérieur pour supporter le caribou dans la neige ou le muskeg. Ils servent de pelles efficaces lorsque le caribou creuse dans la neige pour trouver des lichens et d'autres plantes alimentaires. En fait, il est possible que le nom « caribou » renvoie à cette aptitude et que son nom soit une déformation de « xalibu », le nom Mi’kmaq de l’espèce, qui signifie « celui qui creuse pour sa nourriture ». Les bords tranchants des onglons procurent au caribou une bonne prise sur la glace ou les roches lisses. Le caribou est un excellent nageur, et ses onglons agissent comme des pagaies. En hiver, les onglons atteignent une longueur remarquable, ce qui permet à l’animal de se déplacer plus facilement sur la neige croûteuse. Durant l’été, les déplacements sur les roches et les surfaces dures usent les onglons. Les ergots sont larges, très espacés et placés en retrait sur le pied, ce qui en accroît grandement la surface portante. Des glandes odoriférantes, situées à la base de la cheville, permettent au caribou de signaler qu’il est en danger : il se dresse sur ses pattes arrière et sécrète une senteur qui alerte les autres caribous. (Voir Figure 1.)

Bois des caribous
Figure 2 : Bois des caribous

À l’automne, le caribou mâle est un animal imposant. Son pelage est d'un brun riche ou est gris et blanc, son fanon de poils blancs s’étend de la gorge à la poitrine, et ses grands bois sont de couleur ambre. La croissance des bois débute chaque année au printemps et se termine habituellement vers la fin août. Les mâles adultes perdent généralement leurs bois en novembre ou en décembre, une fois qu’ils se sont accouplés.

Les femelles adultes et les jeunes conservent leurs bois beaucoup plus longtemps, parfois durant tout l’hiver. Lorsqu’ils poussent, les bois sont couverts d’un duvet appelé velours; celui-ci contient des vaisseaux sanguins qui acheminent les éléments nutritifs nécessaires à la croissance des bois. (Voir Figure 2.) 

Il existe quatre sous-espèces de caribou au Canada : le caribou des bois (Rangifer tarandus caribou), le caribou de Peary (Rangifer tarandus pearyi), le caribou de la toundra que l’on trouve à l’ouest du fleuve Mackenzie (Rangifer tarandus granti), aussi connu sous le nom de caribou de Grant, et le caribou de la toundra que l’on trouve à l’est du fleuve Mackenzie (Rangifer tarandus groenlandicus). Une cinquième sous-espèce, le caribou des bois de Dawson ou des îles de la Reine-Charlotte (Rangifer tarandus dawsoni), a disparu dans les années 1930 et a été désignée comme une espèce disparue en 1984.

 

Signes et sons

Le caribou est habituellement silencieux, mais il peut émettre de forts grognements. Le bruit que fait une harde de caribous qui grognent peut ressembler à celui des cochons. Les femelles adultes et les nouveau-nés sont particulièrement bruyants et communiquent ensemble continuellement.

Haut de la pageHaut de la page

Habitat et habitudes

Il y a plus de 2,4 millions de caribous au Canada. Certains habitent dans des forêts et d’autres, dans des montagnes; certains migrent chaque année à partir des forêts éparses jusqu'à la toundra du Grand Nord, tandis que d’autres restent toute l’année dans la toundra.

Caribous de Peary
Caribous de Peary
Photo : B.T. Aniskowicz-Fowler

Caribous de la toundra
Caribous de la toundra
Photo : Service canadien de la faune

Parmi les sous-espèces de caribous, le caribou des bois est celui qui a la plus grande taille et la couleur la plus foncée. Il fréquente les forêts boréales ou nordiques à partir de la Colombie-Britannique et du Territoire du Yukon jusqu’à Terre-Neuve-et-Labrador. Dans les régions montagneuses de l’ouest du Canada, le caribou des bois se déplace de façon saisonnière, allant d’une aire d’hivernage située sur un versant de montagne arboré à une aire d’été située dans la toundra alpine. Plus à l’est, dans les régions plates de la forêt boréale, de nombreux caribous des bois occupent des forêts mûres ainsi que des tourbières ombrotrophes (alimentées seulement par la pluie et les poussières végétales, et non par des minéraux dans le sol) ou minérotrophes (alimentées par de l'eau qui a traversé un sol enrichi de minéreaux) ouvertes, ou encore des basses terres humides. Certains se déplacent de façon saisonnière sur quelques kilomètres seulement, tandis que d’autres errent sur une distance considérable. Quelques hardes ne suivent pas cette tendance et effectuent de longs déplacements saisonniers entre des habitats forestiers et des habitats dans la toundra. La harde de la rivière aux Feuilles (Québec) et celle de la rivière George (Labrador) sont les plus importantes. Elles figurent aussi parmi les plus grandes hardes de caribous en Amérique du Nord, comptant respectivement quelque 600 000 et 400 000 individus.

Le caribou de Peary est un individu de petite taille et de couleur pâle que l’on trouve uniquement dans les îles de l’archipel Arctique, où la population existante totalise environ 10 000 caribous. En général, il n’entreprend pas de migrations importantes, bien qu’un grand nombre de caribous puissent se déplacer d’une île à l’autre, surtout si des conditions difficiles de gel les forcent à quitter leurs aires de répartition habituelles.

Le caribou de la toundra représente environ la moitié de la population totale de caribous du Canada. Il est légèrement plus petit et plus pâle que le caribou des bois et passe presque toute l’année, ou même l’année entière, dans la toundra de l’Alaska jusqu'à celle de l’île de Baffin. La plupart des caribous de la toundra du Canada, soit environ 1,2 million d’individus, se regroupent dans huit grandes hardes qui migrent de façon saisonnière de la toundra à la taïga, des forêts de conifères peu fournies au sud de la toundra. De l’Alaska à la baie d’Hudson, ce sont, en ordre d'occurrence, les hardes de Porcupine, du cap Bathurst, de Bluenose ouest, de Bluenose est, de Bathurst, d’Ahiak, de Beverly et de Qamanirjuaq. Environ 120 000 autres caribous de la toundra forment des hardes plus petites qui passent l’année dans la toundra; la moitié d’entre eux sont confinés dans l’île de Baffin.  

Haut de la pageHaut de la page

Aire de répartition

Répartition des sous-espèces de caribou

Au Canada, on trouve des caribous à partir de la frontière canado-américaine jusque dans le nord de l’île d’Ellesmere, située à plus de 4 000 km au nord, et à partir de la Colombie-Britannique et du Territoire du Yukon à l'ouest jusqu’à de l’île de Terre-Neuve à l’est. Depuis la colonisation européenne, la limite méridionale de l’aire de répartition des caribous a reculé vers le nord, et ce recul se poursuit encore aujourd’hui.

La Répartition du caribou

Haut de la pageHaut de la page

Alimentation

L’hiver, les caribous se nourrissent principalement de lichens terricoles (poussent au sol) et corticoles (poussent sur les arbres), une source d’alimentation très digestible et à forte teneur énergétique. La capacité de consommer principalement des lichens pendant l’hiver distingue le caribou des autres grands mammifères et lui permet de survivre sur les grands pâturages libres et hostiles nordiques. Les caribous se servent de leur odorat sensible pour repérer les lichens sous la neige; ils les dégagent ensuite à l’aide de leurs larges onglons. Dans les forêts de conifères situées plus au sud, ils peuvent aussi se nourrir de lichens corticoles.

Les lichens constituent une bonne source d’énergie, mais non de protéines (azote). Dès que la neige fond au printemps, les caribous sont avides de passer à la verdure fraîche riche en azote. Les femelles qui viennent de mettre bas ont particulièrement besoin de protéines pour se refaire des réserves et produire un lait de qualité pour nourrir leur petit. Les caribous portent alors leur attention sur le carex et sur les nouvelles feuilles des saules et d’autres arbustes. Ils sont également attirés par les fleurs que l’on trouve en abondance dans la toundra. À mesure que l’été avance et que la qualité de la verdure décline, les caribous consomment de nouveau des lichens pour se faire des réserves en vue de la saison du rut (période d'accouplement). Les champignons sont aussi très recherchés en août et en septembre, mais sont parfois difficiles à trouver. Ces champignons constituent, vers la fin de l’été, une bonne source d’azote.

Haut de la pageHaut de la page

Reproduction

Au cours d'une année, tous les caribous se déplacent pour différentes raisons mais c’est le caribou de la toundra qui effectue le déplacement le plus spectaculaire. Il est le meilleur marcheur de tous les ongulés de l’Amérique du Nord. Il est aussi un excellent navigateur, marchant infailliblement au printemps des centaines de kilomètres pour aller de la taïga à ses aires de mise bas relativement petites, situées dans la toundra. Il a alors tendance à marcher sur des lacs et des rivières gelés, des hautes terres ouvertes dénudées de neige, de même que des eskers, (longues collines étroites de sol et de roches laissées par des glaciers). Les caribous peuvent garder le cap sur des lacs gelés si grands qu’il est impossible de voir la rive opposée.

Les femelles gravides (en période de gestation) de la harde de caribous de la toundra mènent la migration printanière. Elles sont suivies des jeunes caribous, des mâles adultes et des femelles qui ne sont pas en gestation. Ces dernières traînent souvent loin derrière. Les femelles en gestation se dirigent vers les aires de mise bas traditionnelles où elles se rassemblent d'année en année, et ce, à partir de différentes aires d’hivernage.

Par contre, les femelles des petites hardes de caribous des bois ont plutôt tendance à s’isoler, pour mettre bas, en terrain accidenté ou sur des îles situées dans de petits lacs afin d’être à l’abri des prédateurs.

Les caribous femelles sont habituellement âgées d’au moins trois ans au moment de leur première portée, quoique entre 10 et 25 p. 100 des femelles âgées de deux ans peuvent aussi mettre bas. Elles ont un petit par année, et environ 90 p. 100 des femelles adultes mettent bas chaque année. La plupart des petits naissent durant une période de 10 jours en mai ou au début de juin. Les périodes de mise bas tendent à être de plus en plus tardives à mesure que l’on se dirige vers l’est de l’Amérique du Nord.

Les petits sont bien développés à la naissance et ils sont capables de se déplacer après quelques heures. Ils commencent à brouter au cours des premières semaines, mais ne digèrent que le lait maternel jusque vers l’âge de trois semaines. Les femelles et les petits se déplacent rapidement vers des terres où ils pourront trouver une pâture fraîche et abondante.

Durant l’été, les caribous de la toundra sont souvent harcelés par des hordes de moustiques, d’hypodermes, d’œstres du caribou et, dans certaines régions, de mouches noires. Les caribous agités peuvent parfois courir de nombreux kilomètres, s’arrêtant seulement lorsqu’ils sont épuisés ou que les insectes sont temporairement dispersés par des vents forts. Fuir ainsi les insectes exige une grande énergie et peut ralentir la croissance des caribous en diminuant temporairement leur quête de nourriture. Parmi les grandes hardes, une autre stratégie pour fuir les insectes consiste à former d’importants rassemblements pouvant inclure des dizaines de milliers de caribous.

Vers la fin de septembre, les caribous, gras et en bonne santé, arrivent dans les aires de pré-rut. Selon la région, le rut a lieu entre la mi-septembre et le début de novembre. Les adultes mâles s’affrontent beaucoup et se battent parfois pour posséder les femelles. Normalement, durant la saison du rut, les femelles sèvrent leur petit, les encourageant à se nourrir d’autre chose que du lait maternel. Si le jeune caribou est trop petit, la mère continuera de l’allaiter durant l’hiver, mais cela réduira ses chances de gestation à l’automne.

Chez les cervidés, la taille des bois est synonyme de dominance. Vers la fin de l’hiver, lorsque les conditions sont les plus difficiles, les femelles en gestation sont les membres dominants de la harde, car elles sont les seules à toujours avoir leurs bois. Les grands mâles perdent les leurs à l’automne, une fois la saison du rut terminée, et les individus qui ne se reproduisent pas, un peu plus tard. La dominance des femelles leur permet de défendre leur fosse de broutage contre les caribous de plus grande taille et même d’écarter ces derniers de leurs sites de prédilection. Cela est important lorsque les conditions sont difficiles, puisque les femelles en gestation ont besoin d’énergie pour que leur fœtus puisse se développer. La plupart des femelles en gestation garderont leurs bois jusqu’à ce qu’elles aient mis bas en juin.

Haut de la pageHaut de la page

Conservation

Situation des populations

Malgré le nombre important de caribous au Canada, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a designé certaines sous-espèces ou populations comme étant en péril.

La population de caribous des bois de Dawson ou des îles de la Reine-Charlotte, que l’on trouvait uniquement sur l’île Graham en Colombie-Britannique, a été designée comme une espèce disparue. On sait peu de choses à propos de cette sous-espèce de couleur grisâtre ou des causes de sa disparition. Si le changement climatique a pu jouer un rôle dans la détérioration de son habitat, la chasse excessive a sans doute constitué une cause plus importante de la disparition de cette sous-espèce.

Le caribou des bois a disparu de l’Île-du-Prince-Édouard avant 1873, et du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse ver les années 1920. De la population de caribous des bois des Maritimes qui vivait au sud et à l’est du fleuve Saint-Laurent, il ne reste aujourd’hui qu’une petite harde relique sur la péninsule gaspésienne. Le COSEPAC a établi que cette population de la Gaspésie-Atlantique était une espèce en voie de disparition, et elle figure sur la liste de la Loi sur les espèces en péril (LEP) du gouvernement fédéral. On considère qu’une espèce sauvage est en voie de disparition lorsqu’elle risque de façon imminente de disparaître du pays ou de la planète.

Selon l’évaluation du COSEPAC, la population boréale de caribous des bois, qui est dispersée dans les Territoires du Nord-Ouest, la Colombie-Britannique, l’Alberta, la Saskatchewan, le Manitoba, l’Ontario, le Québec et Terre-Neuve-et-Labrador, est menacée, et elle figure sur la liste de la LEP. La population de caribous des bois des montagnes du Sud, que l’on trouve en Colombie-Britannique et en Alberta, a également été évaluée et inscrite comme espèce menacée. On considère comme menacée toute espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si rien n’est fait pour contrer les facteurs menaçant de la faire disparaître au Canada.

Le COSEPAC a attribué le statut d’espèce préoccupante à la population de caribous des bois des montagnes du Nord présente dans le Territoire du Yukon, les Territoires du Nord-Ouest et la Colombie-Britannique; cette population figure également sur la liste de la LEP. On considère comme préoccupante une espèce sauvage qui peut devenir menacée ou en voie de disparition par l’effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces signalées à son égard.

Le COSEPAC a établi que le caribou de Peary était en voie de disparition. Des consultations sont en cours pour déterminer si cette sous-espèce doit figurer sur la liste de la LEP. Les populations ont subi un déclin d’environ 72 p. 100 au cours des 60 dernières années.

Ce déclin est surtout attribuable à de graves périodes de gel qui ont été causées par des variations climatiques et durant lesquelles la végétation était recouverte de glace, entraînant ainsi une période de famine pour les caribous.

Selon l’évaluation du COSEPAC, la population Dolphin-et-Union de caribous de la toundra au Nunavut a aussi le statut d’espèce préoccupante. Des consultations sont en cours pour déterminer si celle-ci devrait figurer sur la liste de la LEP. Ce caribou migre entre le continent et l’île de Victoria, et le changement climatique ainsi qu’une hausse du trafic maritime pourraient rendre la traversée sur la glace encore plus dangereuse.

Mesures de rétablissement

Il existe actuellement des équipes nationales de rétablissement, des plans de rétablissement provisoires et des mesures de rétablissement coordonnées en ce qui concerne le caribou de Peary et les quatre populations de caribous des bois qui sont en péril : Gaspésie-Atlantique, boréale, des montagnes du Sud et des montagnes du Nord. Étant donné l’étendue de l’aire de répartition de la population boréale, on a aussi formé des équipes régionales de rétablissement dans chacun des huit territoires et provinces qui ont des responsabilités à l’égard des caribous de cette population.

En raison de leur faible taux de reproduction, les caribous sont exposés à un déclin de leurs effectifs — et ils s’en remettent lentement. Les principaux facteurs qui contribuent au déclin des populations sont la destruction, la dégradation et la fragmentation de l’habitat ainsi que la prédation. La destruction de l’habitat du caribou, laquelle est définitive, se produit par exemple lorsque la forêt est déboisée à des fins agricoles. La dégradation de l’habitat signifie qu’il y a réduction de la superficie ou de la qualité de l’habitat du caribou par suite notamment de feux de friche, de récoltes du bois ou de perturbations anthropiques. Enfin, il y a fragmentation de l’habitat lorsque des routes, des blocs de coupe pour la récolte de bois, des pipelines, des sites où se trouvent des puits de pétrole et de gaz, des sites de prospection géophysique et d’autres projets d'exploitation entraînent une discontinuité de l’habitat.

Les caribous qui vivent dans la forêt boréale ont besoin de grandes étendues de peuplements forestiers mûrs et relativement peu perturbés pour se disperser. Ainsi, ils sont des proies moins faciles pour les prédateurs et les chasseurs et, aussi, évitent les corridors linéaires qu’utilisent les prédateurs et les chasseurs pour atteindre plus facilement leur proie. Souvent, les peuplements mûrs sont plus riches en lichens, aliment dont dépend le caribou, que les jeunes peuplements. Ils sont aussi moins fréquentés par l’orignal et le cerf, lesquels, étant des proies du loup, attirent ce principal prédateur du caribou.

Un loup se nourrit de proies diverses, mais il a besoin de l’équivalent en nourriture de 11 à 14 caribous par année. Certaines meutes de loups suivront des hardes de caribous migratrices de leur aire estivale à leur aire d’hivernage et vice versa. Les caribous sont aussi la proie de nombreux autres prédateurs, y compris le grizzli, l’ours noir, le couguar, le carcajou, le lynx, le coyote et l’Aigle royal.

En partie à cause des changements à l’habitat attribuables aux activités humaines, le cerf de Virginie a empiété sur les aires du caribou, à partir du Manitoba jusqu'au Québec, lui transmettant ainsi le ver des méninges, qui est mortel pour le caribou, mais inoffensif pour le cerf. La maladie se propage également par les insectes, soit les hypodermes, les moustiques et les mouches noires, et des parasites internes ont des effets néfastes sur la santé et l’état physique du caribou.

On s’est aussi inquiété, récemment, des répercussions que peut avoir le changement climatique sur le caribou, surtout dans le nord du pays. Des chutes de neige très abondantes, une fonte printanière plus rapide qu'auparavant, des étés très chauds, des pluies verglaçantes et la variabilité annuelle considérable de tous ces facteurs auront une incidence sur la capacité de l’espèce à prospérer dans son milieu.

Importance culturelle et économique du caribou

Le lien entre les humains et les caribous est très ancien. Selon des fouilles archéologiques réalisées dans le Territoire du Yukon, les humains chassent le caribou depuis plus de 13 000 ans. La culture des Inuits et de nombreux peuples autochtones est fondée sur le caribou, et il aurait été impossible pour eux de survivre dans le Nord sans lui. Certaines tribus nomades suivaient les hardes tout au long de l’année. D’autres se nourrissaient de caribous durant une partie de l’année. Le caribou fournissait de la nourriture, des vêtements et des abris : les os servaient à fabriquer des aiguilles et des ustensiles, les bois, des outils et les tendons, du fil; le gras fournissait du combustible et de la lumière; la peau était transformée en vêtements chauds et légers ainsi qu’en matériau pour les tentes; la chair était consommée par les êtres humains et les chiens. Utilisé judicieusement le caribou pourrait continuer d’être une importante ressource sociale et économique dans le Nord.

Le tourisme faunique est important dans de nombreuses parties du Canada où se trouve le caribou. La chasse récréative au caribou des bois sylvicole revêt une importance économique dans le Territoire du Yukon, dans le nord de la Colombie-Britannique et à Terre-Neuve-et-Labrador. Dans le Nord, les vastes hardes de caribous en migration offrent un spectacle sans pareil en Amérique du Nord; celles-ci pourraient contribuer à une industrie touristique en attirant des naturalistes, des photographes et des chasseurs détenteurs de permis.

Haut de la pageHaut de la page

Ressources

Ressources en ligne

Registre de la LEP

Recovery Strategy for the Woodland Caribou (Rangifer tarandus caribou), Boreal Population, in Canada (en anglais seulement)

Ressources imprimées

BANFIELD, A.W.F. Les mammifères du Canada (2e éd.), Musées nationaux du Canada, Québec (Québec), Les Presses de l’université Laval, 1977, p. 357–363.

DRAPEAU, J.-P. « Sur les pistes du caribou », Franc-Nord, UQCN, Charlesbourg (Québec), 1987, 4(4):10–16.

WOODING, F.H. Les mammifères sauvages du Canada, LaPrairie (Québec), Éditions Marcel Broquet, 1984, p. 38–45.

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de l’Environnement, 1985, 1993, 2005. Tous droits réservés.
No de catalogue CW69-4/24-2005F-HTML
ISBN 0-662-79306-4
Révision scientifique : F.L. Miller, 1992; M. Rothfels et D. Russell, 2005
Révision : Maureen Kavanagh, 2005
Photos : Shane P. Mahoney; B.T. Aniskowicz-Fowler; Service canadien de la faune

Cette fiche d'information a été produite avec le généreux soutien de
FPAC Logo