Description
Le couguar (Puma concolor) est l’une des trois espèces de félidés sauvages du Canada. De plus grande taille que les deux autres espèces (le lynx du Canada et le lynx roux), le couguar est le deuxième plus grand félidé du Nouveau Monde, la première place revenant au jaguar.
L’ancienne classification distinguait quatre sous-espèces de couguars nord-américains, mais des études taxinomiques récentes semblent indiquer que tous les couguars nord-américains sont regroupés en une seule espèce, malgré certaines différences génétiques et morphologiques liées à la répartition géographique.
Le couguar se distingue par son corps agile, musclé et trapu au large poitrail, surmonté d’une tête ronde et courte, ornée de moustaches très visibles. Ses grands yeux à pupilles rondes sont le signe d’une vision adaptée à des mœurs nocturnes. Une autre caractéristique distinctive du couguar est sa longue queue, qui peut faire jusqu’à un mètre de long et qui joue un rôle important dans le maintien de l’équilibre. Cette caractéristique permet de distinguer le couguar des deux espèces de lynx.
Dans l’ensemble de leur aire de répartition, on observe des variations importantes de taille et de poids chez les couguars, ceux de l’Amérique du Nord étant plus gros et plus lourds que ceux de l’Amérique du Sud. En général, les mâles adultes peuvent peser presque 50 % de plus que les femelles. Dans le Sud-Ouest de Alberta, par exemple, les poids moyens des adultes mâles et femelles sont respectivement de 71 kg et de 4l kg. En Amérique du Nord, la longueur totale du corps du couguar adulte mâle est légèrement supérieure à 2 m et celle des femelles adultes, légèrement inférieure à 2 m.
En Amérique du Nord, le pelage du couguar est ras et sa couleur va du rougeâtre, du grisâtre ou du fauve au brun foncé. Le revers de ses oreilles et l’extrémité de sa queue sont noirs et sa tête porte des marques noires. À leur naissance, les chatons sont tachetés, mais ils perdent leurs taches avant la fin de leur première année.
Le couguar, dont l’avant-train et le cou sont extrêmement forts, peut saisir et déchirer de grandes proies. Ses mâchoires musclées dotées de longues canines s’ouvrent très grand et lui permettent de serrer et de retenir des animaux plus gros que lui, et ses dents sont particulièrement bien adaptées pour couper les muscles et les tendons.
Comme c’est le cas pour tous les félidés, les pattes avant du couguar comptent cinq doigts (dont l’ergot) et ses pattes arrière, seulement quatre. Chacun des doigts est pourvu d’une griffe rétractable invisible pendant la marche, mais d’une efficacité mortelle lorsque qu’il saisit sa proie. Ses pattes et ses griffes avant sont plus grosses que celles d’en arrière, ce qui lui permet d’attraper des animaux de grande taille.
On désigne le couguar sous différents noms, selon les cultures et les légendes des diverses régions. Les Malécites du Nouveau-Brunswick l’appellent « pi-twal » (celui qui a une longue queue). Pour les colons anglais établis le long de la côte de l’Atlantique c’était la « panthère», parce qu’ils le confondaient avec la panthère de l’Ancien Monde, qu’ils avaient vue dans les ménageries, les zoos et des œuvres d’art. Les Français qui ont exploré le Sud du Québec et le Nouveau Brunswick l’appelaient le « carcajou », un nom qui a été donné ultérieurement au glouton, ce qui a créé une grande confusion dans les écrits de cette époque. Les noms anglais et français actuels (respectivement « cougar » et « couguar »), qui sont maintenant largement utilisés au Canada, dérivent du nom autochtone brésilien « cuguacuarana ». L’appellation anglaise « mountain lion » est largement répandue dans l’Ouest des États-Unis et le terme « puma » est le nom autochtone péruvien.
Signes et sons
Chassant habituellement en silence, le couguar émet divers cris et sons pendant la saison de la reproduction, comme tous les autres félidés. Les femelles en rut miaulent.
Haut de la pageHabitat et habitudes
Le couguar occupe des habitats à la couverture végétale très diversifiée. On le trouve dans les habitats des cerfs de Virginie et du cerf mulet, ses proies favorites. Dans l’Ouest du Canada, il habite les secteurs boisés des contreforts, des montagnes et des plateaux de l’intérieur. La couverture végétale est probablement une caractéristique clé de l’habitat pour le couguar, étant donné qu’elle est importante pour la traque, le choix des tanières et le camouflage.
Le couguar vit dans un « domaine vital » qui répond à ses besoins en nourriture, en eau et en abri. Dans ce domaine vital, les couguars établissent leur territoire, qu’ils défendent contre les intrus. Vivant en solitaires, ils dissuadent les autres couguars de pénétrer dans leur territoire en formant des piles de feuilles, d’aiguilles de pin et de terre, qu’ils recouvrent d’urine et d’excréments; ils peuvent aussi laisser des marques de griffes sur les arbres près des limites de leur territoire. Ces signes servent non seulement à délimiter leur territoire, mais aussi à attirer les femelles en rut. De plus, les mâles et les femelles patrouillent leur territoire.
Les couguars mâles ont habituellement un plus grand domaine vital que les femelles. Malgré de grandes variations dans les superficies de ces domaines, en moyenne, celui du mâle peut couvrir environ 300 km carrés, contre environ la moitié pour une femelle. Il est rare que le territoire d’un mâle chevauche celui d’un autre mâle, mais il peut chevaucher celui de plusieurs femelles. À ces points de chevauchement, les couguars s’évitent et restent solitaires, sauf au moment de se reproduire.
Les femelles, moins solitaires que les mâles, gardent leurs petits jusqu’à ce qu’ils aient environ deux ans. Habituellement, les plus grands domaines vitaux sont occupés par les femelles qui ont une grosse portée et des jeunes, ou des chatons plus âgés, car une famille nombreuse a besoin de plus de nourriture qu’une petite. Dans les régions où les proies sont des animaux migrateurs, les couguars peuvent avoir plus d’un domaine vital.
Les populations de couguar sont composées d’adultes résidants avec leurs petits et d’animaux de passage. Le plus souvent, il s’agit de jeunes couguars indépendants, surtout des mâles, qui ne se sont pas encore établis sur leur propre territoire. Habituellement, les mâles se dispersent sur une distance beaucoup plus grande que les femelles; ils peuvent s’établir à plus de 1 000 km du territoire où ils sont nés.
Le nombre de couguars dans une région donnée, soit la densité de la population, dépend de celui des espèces proies disponibles et de l’abondance des sites de chasse appropriés. Dans l’Ouest de l’Amérique du Nord, on peut compter jusqu’à quatre animaux aux 100 km carrés. Parce que les grands prédateurs comme le couguar sont au sommet de la chaîne alimentaire, une population assez importante de couguars est un bon indicateur de la santé des écosystèmes.
Caractéristiques uniques
Les couguars sont extrêmement difficiles à apercevoir et ils évitent habituellement tout contact direct avec les humains. Passés maîtres dans l’art du camouflage, ils restent souvent cachés lorsque qu’on les approche de très près, à pied. Alors qu’il traquait un couguar en hiver, un chercheur est passé à moins d’un mètre de sa cachette, sous une grande épinette; soudain, le félin a bondi de sa cachette et s’est enfui en courant. Les pistes et les traces de queue dans la neige ou dans la boue sont habituellement les seuls signes confirmant la présence de ces animaux extrêmement discrets et rarement visibles.
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Aire de répartition
L’aire de répartition du couguar s’est fortement rétrécie depuis l’époque coloniale. Au Canada, son aire correspondait autrefois à peu près à celle du cerf, sa proie favorite, et elle s’étendait de la côte Ouest (au sud de 60° de latitude nord) jusqu’au Nouveau-Brunswick, en passant par les Prairies, les forêts du Sud de l’Ontario, la vallée du cours inférieur de l’Outaouais et la vallée du Saint-Laurent au Québec. Aujourd’hui, on ne retrouve ce grand prédateur en grand nombre que dans l’Ouest. Néanmoins, le couguar occupe encore la plus vaste aire de tous les mammifères terrestres de l’hémisphère Ouest. Son territoire, limité au nord par la frontière du Yukon, à 60° N., s’étend vers le sud jusqu’en Patagonie, en Argentine. De plus, cet animal vit à des altitudes variées, du niveau de la mer à 4 500 m, et dans une grande diversité de climats, des déserts secs aux basses terres humides des forêts pluviales. Sa présence a été confirmée récemment dans des habitats de la forêt boréale où prospèrent de grandes populations de cerfs de Virginie.
Au Canada, l’aire de répartition de ce qu’on croyait être une sous-espèce distincte, Felis concolor couguar Kerr, a été l’objet d’une vive controverse. Au cours du siècle dernier, on a signalé la présence de couguars en Ontario, au Québec, au Nouveau Brunswick et en Nouvelle-Écosse; en fait, on a rapporté plus de 1 000 observations depuis 1949 pour la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick seulement. Toutefois, il s’est avéré que certaines des observations des régions méridionales étaient celles d’animaux captifs probablement échappés ou remis en liberté. Depuis le XIXe siècle, il n’y a que peu d’indices physiques, par exemple des carcasses au bord des routes ou des excréments, qui permettent de croire à la présence d’individus sauvages dans l’Est du Canada.
Haut de la pageAlimentation
Les couguars chassent le cerf mulet, le cerf de Virginie, le wapiti, les faons d'orignaux et, dans l’Ouest, le mouflon d'Amérique. Prédateurs opportunistes qui se nourrissent d’une grande variété d’espèces disponibles, ils peuvent aussi se nourrir d’oiseaux et d’autres mammifères, notamment des castors, des lièvres d’Amérique, des spermophiles et des coyotes. Si beaucoup d’espèces proies sont disponibles, le régime alimentaire des mâles et des femelles peut être très différent. Par exemple, dans la région de la rivière Sheep, dans le Sud-Ouest de l’Alberta, les faons d’orignaux comptent pour environ 85 % des proies des mâles en hiver, alors que les cerfs et les wapitis représentent 79 % du régime alimentaire des femelles. À l’issue des combats territoriaux entre couguars, le perdant est parfois dévoré par le vainqueur. Il arrive même aux couguars de manger des animaux tués par d’autres espèces, comme les charognards.
Pour la chasse, le couguar se fie beaucoup plus sur sa vue et son ouïe que sur son odorat. Il traque sa proie jusqu’à une distance correspondant à deux ou trois grands bonds, avant de fondre sur elle à la vitesse de l’éclair. Celle-ci meurt le plus souvent par asphyxie, après une morsure prolongée à la gorge écrasant la trachée. De plus, les couguars peuvent briser le cou de leur proie d’un seul coup de gueule. Il est probable qu’ils tuent habituellement les grandes proies comme les jeunes d’orignaux et les wapitis par suffocation, et les petites proies comme les faons des cerfs mulets en leur rompant le cou. Entre les repas, les couguars recouvrent les carcasses de débris pour les cacher des charognards.
Haut de la pageReproduction
Polygames, les couguars mâles s’accouplent avec plus d’une femelle. Un mâle à grand domaine vital peut se reproduire avec un grand nombre de femelles, et un mâle résidant tente habituellement de maintenir son statut de reproducteur exclusif auprès des femelles de son territoire. Les couguars peuvent se reproduire en tout temps de l’année, toutefois leur période de reproduction est habituellement en hiver. Les mâles, qui patrouillent de grandes superficies pour se reproduire avec autant de femelles que possible, peuvent parcourir de nombreux kilomètres par jour à la recherche de femelles prêtes à s'accoupler. La compétition pour l’exclusivité des femelles est intense et il arrive souvent que des mâles soient tués au cours de combats territoriaux.
Les femelles atteignent la maturité sexuelle à deux ou trois ans. La période de gestation dure 90 jours. Elles ont habituellement un à trois chatons et, à l’occasion, jusqu’à six, mais il est rare que plus de trois atteignent la maturité. La femelle cherche un abri comme une grotte ou un chablis pour mettre bas. À leur naissance, les chatons ont les yeux fermés, mais ils grandissent rapidement et leurs yeux sont complètement ouverts vers la fin de la deuxième semaine. La femelle allaite ses petits pendant quatre à cinq semaines et elle reste avec eux pendant 18 à 24 mois, période pendant laquelle elle les nourrit et leur apprend à chasser. Habituellement, les femelles ne laissent pas le mâle s’approcher des chatons, de peur qu’il ne les tue parce qu’il ne reconnaît pas sa progéniture. Si un nouveau mâle arrive dans le territoire laissé vacant par la mort d’un mâle résidant, il se peut qu’il tue tous les chatons qu’il trouve parce que ce ne sont pas les siens et qu’après leur élimination, les femelles seront vraisemblablement plus disponibles pour l’accouplement et pour produire sa propre progéniture.
Le taux de mortalité des chatons est élevé pendant la première année et quand ils ont quitté leur mère. Dès que les jeunes deviennent autonomes, la femelle est vraisemblablement disposée à s’accoupler à nouveau. Selon une étude de sept ans menée dans le Sud-Ouest de l’Alberta, les femelles ont une portée par année.
Haut de la pageConservation
À toutes les époques, les humains ont tué les couguars parce qu’ils s’attaquaient fréquemment au bétail vulnérable et parfois même aux humains. Ces attaques avaient souvent lieu lorsqu’un couguar était affaibli par la maladie, des parasites ou des blessures; le bétail en libre pâturage ou non surveillé devenait alors la source alimentaire la plus facilement accessible. Dans de nombreux secteurs du territoire historique du couguar, les humains ont répondu à ces attaques en traquant les couguars au cours de grandes chasses au rabattage, durant lesquelles les chasseurs encerclent une grande superficie et repoussent tous les animaux vers un petit cercle. On tue alors les prédateurs, comme les couguars, et on laisse les autres animaux s’échapper. La chasse avec des chiens, les pièges et le poison et les primes ont aussi été utilisés pour éliminer les couguars. Les autres causes de mortalité sont notamment la chasse au gibier trophée dans les régions où la chasse au couguar avec des chiens est encore permise; les couguars, qui sont habituellement insaisissables, sont facilement traqués par les chiens qui les forcent à se réfugier dans les arbres. Ces techniques d’extermination ont entraîné un déclin radical de beaucoup de populations de couguars.
Les couguars meurent également des suites de graves blessures subies lors d’attaques d’animaux plus gros qu’eux. De plus, les jeunes ne survivent que rarement si une femelle meurt en abandonnant une portée, sauf s’ils ont plus de 9 à 12 mois et qu’ils peuvent se nourrir et se défendre seuls. De plus, le risque de mourir de faim est plus grand pour les jeunes couguars qui viennent de quitter leur mère que pour ceux qui l’ont fait depuis quelque temps. Enfin, il arrive que des chatons, des jeunes couguars et même des mâles adultes soient tués par des couguars adultes mâles.
Désigné « espèce en voie de disparition » pour la première fois en 1978 par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, le couguar est maintenant classé dans la catégorie des espèces « à données insuffisantes » depuis 1998. Cette désignation est due à un manque de données génétiques probantes indiquant que la population de l’Est est une espèce distincte, à une insuffisance d’indices physiques récents montrant qu’il y a encore des couguars sauvages dans l’Est du Canada, ainsi qu’à certaines informations selon lesquelles les couguars observés seraient des animaux captifs échappés. Les informations actuelles ne permettent donc pas de déterminer le statut de cette espèce.
Les populations de couguar de l’Ouest semblent stables et bien que le couguar ait pratiquement disparu de l’Est du Canada, d’après certaines indications, il pourrait être en train de migrer vers l'est et de repeupler d’anciennes aires de répartition. Au cours des dernières années, des rapports de piégeage et des études d’ADN ont confirmé une présence accrue de couguars dans le centre et dans l’Est du Canada. Au Manitoba, un couguar a été abattu en 2004 et un second a été pris dans le piège à coyote d’un chasseur en 2005. Ces deux spécimens constituent les premiers cas portés à l’attention des services de la faune de cette province depuis 32 ans. De plus, les preuves obtenues grâce à des échantillons de poils prélevés en 2000 au Québec (sur une voiture qui, au dire de témoins, avait frappé un couguar), ainsi qu’à des analyses d’ADN pratiquées sur des échantillons de poils prélevés en 2003 au Nouveau-Brunswick (sur des poteaux traités à l’urine de couguar), ont confirmé la présence du couguar plus à l’est. Depuis l’abolition des primes et la mise en place de mesures éclairées de gestion et de conservation pour les couguars, il est permis d’espérer que cette espèce pourra se maintenir dans tout le Canada, pourvu qu’il reste suffisamment d’habitats appropriés.
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Ressources
Ressources en ligne
Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC)
Cougar Network (en anglais seulement)
Ressources imprimées
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NOWELL, K. et P. JACKSON. 1996. Wild cats — status survey and conservation action plan, Gland (Suisse), Groupe des spécialistes des félidés de l’IUCN/CSE.
PARKER, G.R. 1998. The eastern panther, Halifax, Nimbus Publishing.
ROSS, P.I., M.G. JALKOTZY, et M. FESTA-BIANCHET. 1997. « Cougar predation on bighorn sheep in southwestern Alberta during winter », Revue canadienne de zoologie, vol. 74, p. 771-775.
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WISSINK, R. 2005. « Back from the brink? The eastern cougar lives! », Le Naturaliste du N.-B., vol. 1(4), p. 109.
© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de l’Environnement, 1973, 1984, 1988, 1990, 2008. Tous droits réservés.
Version imprimée
No de catalogue CW69-4/26-2006F
ISBN 0-662-73027-5
En ligne en format HTML et PDF à l’adresse
www.ffdp.ca.
Version PDF
No de catalogue CW69-4/26-2006F-PDF
ISBN 978-0-662-07423-6
Texte : B. S. Wright
Révision scientifique : Associated Resource Consultants Ltd., 1990; Diane L. Amirault-Langlais, 2007.
Photo : COREL Corporation
Illustration : B.S. Wright